Mark Cunningham, pionnier de la musique punk et no wave US avec le groupe M.A.R.S, revient à Nîmes le 18/11/23 au Carré d’art où il retrouvera ses deux compagnons Pascal Deleuze et Abel Croze pour un nouveau concert de Two headed Drum.
En mars dernier, leur improvisation avait été un moment important de la saison du Spot (Nîmes), et a laissé une trace vibrante chez les amateurs de musiques improvisées et transversales.
Pour cette nouvelle date, le public avisé retrouvera la même configuration à 2 trompettes soutenues par une batterie, et pourra s’attendre à un spectacle de la même intensité, mêlant lyrisme, suavité et engagement !
Elle viendra clôturer une session d’enregistrement au studio noir à Paloma et enregistrée par Radio Rayvox, qui donnera lieu très prochainement à un album produit par Le label Salon de Musique (dir: P.Deleuze).
Infos pratiques :
Two headed drum avec Mark Cunningham (trompette), Abel Croze (batterie), Pascal Deleuze (trompette) A l’invitation du biblioshow organisé par Frederic Espigat, Carré d’art / Grand auditorium (niveau -1) Samedi 18 novembre, 16h Entrée libre
Extrait de la restitution de la performance du poète Guillaume Boppe, du performer sonore Pascal Deleuze et du plasticien Jeremy Damien.
Captation réalisée le 3 octobre 2023, dans l’atelier de Jeremy Damien à Nîmes, en présence du public. + infos
Guillaume Boppe, écriture et lecture Pascal Deleuze, performance sonore Jeremy Damien, création plastique
Réalisation, Nicolas Larouzière
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TENU DE PLONGER (extraits)
Guillaume Boppe
Qu’est-ce qu’une tenue de plongée adéquate,
pour les rochers, les vagues scélérates,
les yeux qui passent, les cartes, les greniers,
pour tous les temps précieux.
Qu’est-ce qu’une tenue de plongée adéquate :
des rochers, des vagues scélérates,
des yeux qui passent, des cartes, des greniers,
pour tous un temps précieux.
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Qu’est-ce que vouloir
quand la mémoire se plie,
comme il y a beaucoup d’ombres
elle ne sait pas où est le miroir.
Pourtant sous le chemin le fleuve
qui sort de son lit, que nul ne voit,
caché par la terre ce qu’il faut partir s’en va,
où il doit exister un phare.
Avant de goûter l’océan,
le fleuve s’allonge sous la lampe.
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Qu’est-ce que ne rien savoir
devant les rochers
– des milliers sans fin -,
de la baie si calme,
pourtant mangée par les ancêtres
et le poison explosif du présent.
Qu’est-ce que ne rien savoir,
goûter au sommeil qui ne vient pas
parce qu’il est là,
en fait sous les yeux
la lumière n’entre plus.
Des rideaux devant le cri
du calme et de demain,
qui n’arrivera donc
que demain.
—
Qu’est-ce que mes paupières,
se demande cet appartement qui est beaucoup
de meubles et d’espace, nu pourtant,
froid, comme pris dans des glaçons
et en même temps brûlant de poussière.
Le vieux et jeune marchand passe et repasse,
de quel plage tire-t-il
ce qui emplit tout mais est invisible ?
Simplement quand le soir vient
retrouver la bonne chambre,
la bonne parmi toutes les pièces ;
c’est tout ce qu’il demande.
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Qu’est-ce que regretter,
c’est un autre monde qui n’a jamais eu cours.
A peine née la rougeur dans les veines,
comme gâchée par des gestes oubliés
avant même d’être vécus
mais les voix du sang fuient, elles sont là mais se cachent,
juste on les entrevoit comme des vies antérieures,
pourtant elles sont de ce monde elles ne sont pas loin
de ce monde qui a toujours été autre,
de ce monde qui n’a jamais eu cours.
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In memoriam Yasujirô Ozu
Qu’est-ce que le monde extérieur,
un rideau devant la voie ferrée,
comme la rue qui monte
se traduit dans le regard.
Sous le pont les insectes
repartent et reviennent sans savoir.
Il faut descendre à la gare,
dans les arbres l’œil s’ouvre,
qui distingue sous la forêt
l’étendue permise seule
à ceux qui s’en vont en voyage.
Nous avons travaille sur une marche entêtante, la marche du capitalisme.
C’est celle d’un tank, titillé par le jeu résolument erratique de la trompette.
Affirmation d’une liberté toujours dérisoire, mais qui peut être efficace dès lors que les notes tombent du haut sur le cockpit.
Non pas tellement comme des notes mais plutôt comme des fruits, une nuée, un essaim, une petite pluie.
Et éventuellement le tank s’enlisera et la marche nous transformera en danseurs …
Improvisations croisées pour trompette et synthé modulaire en lien avec le travail iconographique de Pascal Deleuze.
Chaque image (macrocosme comme la lune, microcosme comme la main) étant le possible point de départ d’une ligne sonore à la fois complexe et minimale.
« Dans votre labyrinthe, il y a trois lignes de trop, dit il enfin. Je connais un labyrinthe grec qui est une ligne unique, droite. Sur cette ligne, tant de philosophes se sont égarés… » in La mort et la boussole, J.L Borgès
P.Deleuze, Main (photo)
Samedi 14 octobre 2023 à 14h / 16h / 18h
performance Pascal Deleuze (trompette) avec Ronan Autard (synthé modulaire) 32 rue Pierre Semard (atelier de Tino Di Santolo)
entrée libre
3 sessions dans la même journée,
et une session d’une heure entière à 18h.
P.Deleuze, Sol (photo)
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« Quelque part – c’est je crois dans « Le Jardin aux sentiers qui bifurquent » – Borges nous livre une proposition difficile à comprendre. Le labyrinthe dit-il est fait d’une seule ligne droite qui va à l’infini. En fait, c’est une droite qui se fourche, se divise, forme un écart, un angle. On obtient ainsi une géométrie étrange parce qu’elle ne cesse de se scinder et de se redoubler, avec des règles qui se modifient à chaque angle. Il y a donc bien une symétrie, mais dans le miroir, cette symétrie est sans cesse faussée, louche. Le miroir est finalement une image symétrique mais qui inverse la gauche et la droite. Supposons que ce miroir comporte des fissures ou qu’il se compose de brisures, alors il se modifie en un kaléidoscope. Et c’est là-dedans que Borges nous entraîne comme fait le mathématicien Riemann, lui qui recompose l’espace avec des petits fragments, de petits bouts du plan… C’est l’image du monde que Borges met en œuvre et, en chemin, il y a de quoi se perdre… » entretien avec Jean-Clet Martin
Le Mercredi 4 octobre nous vous invitons à la restitution du travail commun de 3 artistes : Jeremy Damien plasticien, Guillaume Boppe poète et Pascal Deleuze performeur sonore.
Accueil uniquement sur réservation de 19h00 à 19H30 pour le bon déroulement de l’expo-poésie-sonore Tenu de plonger à 19h45.
Atelier au 14 Bd Gambetta, sonnez à atelier d’art, 2eme étage porte de gauche.
Entrée gratuite.
Réservation uniquement 06 61 34 79 89
Merci à Sébastien Bouhana d’avoir accepté l’invitation du Salon de Musique pour cette soirée d’improvisation sur caisse claire parmi les oeuvres de Tino di Santolo.
« La musique de Bouhana est extrêmement sensuelle (sensationnaliste dirait Pessoa) et corporelle.
Aucun formalisme ni intellectualisme n’est à l’œuvre ici, l’exploration est seulement médiatisée par le corps et les sens : la peau de la percussion prolonge l’organisme de Bouhana, les sens médiatisent et réalisent ce prolongement en donnant vie à des résonances inattendues et inouïes. »
— Julien Héraud, Improv Sphere.
Vidéo : Alex Allegri (Nimes, 4/05/23)
Jeudi 4 mai 2023 à 20h
concert improvisé de Sébastien Bouhana
32, rue Pierre Semard à Nîmes (chez Tino Di Santolo)
prix libre
Two headed drum réunit au printemps 2023 pour deux concerts exceptionnels (Nîmes, Marseille) les artistes Mark Cunningham et Pascal Deleuze, en configuration trio avec Abel Croze .
Ce projet à l’initiative de Pascal Deleuze dans le cadre du label Le Salon de Musique poursuit le travail engagé sur la création d’œuvres hybrides.
Il s’agit à la fois de collecter l’énergie des premières rencontres et creuser le sillon des musiques insolites et inédites.
Mark Cunningham, musicien New Yorkais, pionnier des mouvements punks et noise, basé de longue date en Europe, apportera son impétuosité et toute la force de son expérience pour construire avec les sons quasi diaphanes de Pascal Deleuze une improvisation sonore voulue évidente et sans réserve.
Deux trompettes, un peu d’électronique en back tracking (issu des modifications par distorsion d’un disque de Nicolas Jaar), et un filet rythmique déployé par Abel Croze : quelque chose va se passer …
+ en première partie du concert de Nîmes David Gomez aka Monsieur Viande proposera à l’invitation de Pascal Deleuze un set plutôt ambiant, visuel recherchant une sorte d’émerveillement enfantin des spectateurs à partir d’un magneto k7 detourné de façon à faire du scratching de bandes magnétiques, des petits instruments reliés à des moteurs electriques et un re-travail de boucles sonores …
Belles soirées en perspective !
Rendez vous
2 concerts, Le spot à Nîmes (17 mars), Data à Marseille (18 mars)
Two headed drum avec Mark Cunningham (trompette), Abel Croze (batterie), Pascal Deleuze (trompette)
+ David Gomez aka Monsieur Viande, première partie du concert de Nîmes
Mark Cunningham, photo Frederic Navarro
Membre fondateur du groupe de no-wave Mars à New York à la fin des années 70, repéré par Brian Eno dans sa compilation No New York, Mark Cunningham commence à travailler avec la trompette et l’électronique dans les années 80 sur les scènes d’improvisation et les clubs d’art de New York et depuis 1991, il est basé à Barcelone. En cours de route, il a participé à d’innombrables collaborations avec d’autres voyageurs tels que Arto Lindsay, Christian Marclay, Rudolph Grey, Étant Donnes, Genesis P.Orridge, Pascal Comelade, Pierre Bastien, Jakob Draminsky, Murcof, Philippe Petit et Lydia Lunch, et également comme initiateur de ses propres groupes Don King, Raeo, Convolution, Bèstia Ferida et actuellement Blood Quartet.
Performeur et musicien, Pascal Deleuze apprend la trompette et d’autres instruments. Sa pratique profondément libre de la musique « transversale » l’a conduit à de nombreuses collaborations pour le théâtre, la danse et le cinéma.
Il fonde sa pratique sur des inspirations bruitistes.
« Plus que les notes, c’est la dimension à la fois matérielle, ondulatoire et spirituelle du son qui m’intéresse ».
Abel Croze, photo Aurore Denis – Croze
Abel Croze est batteur et chanteur. Artiste iconoclaste venant du jazz, il s’illustre aussi en rock, world, électro. Batteur avec Warzim Boule de Feu, Anaïs, Surfin’K, André Manoukian, Nicolas Cante. Il est aussi auteur de 4 albums pour enfants à son nom chez Naïve Jeunesse et Victorie. Indiscutablement présent là où on ne l’attend pas, il adapte son style, ses instruments et son jeu pour chaque expériences musicales.
David Gomez aka Monsieur Viande, expérimentateur depuis 2002, réalise des collages sonores, de la lutherie sauvage ( création d’instruments de musique ), du circuit bending ( détournement de jouets electroniques ), data bending ( détournement ou erreur de fichiers numeriques, création de glitchs sonores et visuels ), des instruments préparés ou recherches de contraintes pour des partitions musicales.
Avec cette improvisation d’Alice Khan enregistrée en ce tout début d’automne, Pascal Deleuze et Cyril Torrès s’essaient à planter des clous dans le ciel.
Le morceau aurait pu s’intituler « Bellerophon », le Cheval mythique qui d’un coup de sabot s’ envole dans les cieux.
Et le vol s’effectue, bon gré mal gré.