«Tenu de Plonger» est une restitution de résidence par un collectif de trois artistes. Jeremy Damien, Pascal Deleuze et Guillaume Boppe respectivement plasticien, musicien et poète. La résidence a eu lieu en avril 2024. Ils mêlent à la fois musique, poésie et arts visuels dans une performance qui nous fait voyager à travers une lecture en musique sur le thème du souffle.
Le trio investit l’espace visuellement et musicalement grâce à la trompette de Pascal Deleuze, accompagné des lectures de Guillaume Boppe et du travail plastique de Jeremy Damien.
Vidéo de Nicolas Larouziere.
En ce renouvellement printanier, je veux insister sur le compagnonnage, l’amitié, le partage.
Celui avec Cyril Torrès en particulier, qui a accepté il y a quelques années de faire de la musique avec moi.
Album à venir / Ensemble
3 enregistrements bruts
Morning session, Silver surfer, l’innommable
Morning session
Mise en résonance du film Tous les matins du monde avec le sentiment d’éveil profond que j’éprouve le matin en me tournant vers la fenêtre.
Sonorités claires, en éclat, engageantes.
Cyril torrès, clavier, chant, effets
Pascal deleuze, trompette, Looper
Enregistrement 18 mai
Salon LSDM
Silver surfer
Cyril torrès, clavier, chant, effets
Pascal deleuze, trompette, Looper
Enregistrement 18 mai
Salon LSDM
Ordre et désordre.
Parmi les personnages Marvel, que j’ai découvert à l’age adulte grace à mon ami Michel Cadière, le surfer d’argent, qui comme ses compagnons de super pouvoir, est touché par la psychose (lui, c’est suite à l’enlèvement de sa femme bien aimée), est celui dont je me sens le plus proche, et physiquement et mentalement.
Et en plus il est chauve !
L’innommable
Cyril Torrès, clavier, chant, effets
Pascal deleuze, trompette, Looper
Enregistrement 18 mai
Salon LSDM
Pièce sur la névrose collective qui à travers les religions et les dogmes diffuse son poison.
Ça commence bien clair, et ça finit obscur.
« C’est à épuiser l’infini qu’est condamné l’Innommable. »
Maurice Blanchot, Le Livre à venir
Éditions Gallimard, 1963.
Le musicien Pascal Deleuze et le photographe Bernard Bouyé (ou faiseur d’images comme il aime se définir) poursuivent leur dialogue à l’occasion du finissage de l’exposition au N58, Nîmes.
La mer invite à la contemplation des bords de plages, le trait de côte , cette limite où la terre s’arrête vers un ailleurs mystérieux profond, un mouvement perpétuel qui ressource l’esprit et le corps et invite à la poésie
La mer devient un refuge
La mer miroir de nos désirs et bonheur
Se planter là droit comme un I sur la plage regardant au loin l’horizon
Cet espace bleu miroir de l’infini nous invite hors des limites étriquées de l’espace terrestre
« Chuchotements », mise en son du spectacle des « Furtifs », troupe de danse amateurs (Tel quel Théâtre, Nîmes, mai 2024)
La conduite de danse par Barbara Debarge
1- les lignes parallèles
Chacun.e passe entre.
Le dernier est Guilhem. Le groupe se forme autour de lui.
CUT musique
2- les duos A et B
B dévient A
Tout le monde est A et B (figures collectives)
ARRÊT MUSIQUE
3-Les mots= gestes
C’est toi qui dit les mots qui te viennent.
Quand les mots s’arrêtent :
4- les lignes, couloirs se forment face public.
Écriture corporelle des lettres à…
Maud enroule son voile sur la tête et traverse l’espace en diagonale. La musique s’arrête, tous.tes la regardent.
Quand elle retourne à sa ligne,
Murmures et bribes de lettres.
Reprise de la musique :
Ils.elles donnent les lettres : CRÉER UN CLIMAX, folie des donneurs.euses de lettres.
CUT MUSiQUE
NOIR
FIN
Solo dédié à Myriam & Dominique Balaÿ qui m’ont narré comment un artiste que je vénère : Israël Galván, au cours d’un solo dans le cloître de la chapelle des jésuites à Nîmes, a soudain satellisé le murmure d’un vol de martinets au dessus de lui, pour improviser un dialogue de toute beauté. La teneur et la ferveur avec laquelle ils m’ont décrit cette danse m’a touché infiniment, jusqu’à aujourd’hui.
Notre nouvel enregistrement du label LSDM avec RONAN, quelques jours avant nos sessions live à Bourges pour les journées du Son.
Mon solo improvisé le 10 avril, 22h30
RONAN (en trio avec Ronan Autard et Raphaël Lacroze) le 10 avril, 23h
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RONAN
Féminin/Masculin (8’25)
suivi de
Psyché escamotable (16’30)
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Ne croyons pas ici que ce sont deux morceaux distincts.
Ils sont intimement liés.
En effet, dans le même après midi, nous avons improvisé Ronan Autard et moi même, sur ce qu’est une personnalité, une identité jusqu’à l’ipséité.
Nous utilisons notre langage, la musique pour nous, aussi bien pour nous frayer un chemin fragile dans la société humaine que pour développer notre personnalité, coûte que coûte !
Un film de Nicolas Larouziere
produit par Pascal Deleuze
Musique originale improvisée
trompette : Mark Cunningham
batterie : Abel Croze
trompette : Pascal Deleuze
image/montage/mixage/étalonnage : Nicolas Larouziere
ingénieur son studio : Laurent Rump
ingénieur son concert : Yann le Floch
photographie : Wild focale studio
remerciements : Myriam et Dominique Balaÿ
Lieux concerts: le spot (Nîmes), data (Marseille), Carré d’art (Nîmes)
Cette création live nous fait voyager entre des espaces sombres et clos en passant par des sentiers de forêt pour arriver dans des plaines marquées par l’usure du temps.
Accompagnée d’une vidéo, réalisée par Ronan, nous pouvons voir le son se dessiner sur notre écran, à l’aide d’un oscilloscope, les formes diverses et variées se mouvant sur un axe précis, nous invite à plonger dans leur univers étrange et mystérieux.
Le trio est composé de Ronan Autard aux synthétiseurs analogiques ( Moog Dfam, Arturia Drumbrut, Korg Monotron délai) ainsi qu’à la voix, Pascal Deleuze au souffle de sa trompette et Raphael Lacroze aux différents effets de sa guitare. La mise en relation en relation d’instruments diamétralement opposés ouvre un espace pour l’écoute, et compose un paysage planant et rythmé de 15 minutes.
Raphaël Lacroze (2003) est guitariste. Il étudie les arts sonores aux beaux-arts de Bourges, à la frontière entre création sonore et musicale, musicien, compositeur, concepteur sonore, entre improvisation libre et composition, il crée à travers de nombreuses expérimentations sa propre vision du son.
A la recherche de nouvelles textures et paysages sonores, le son est pour lui un moteur pour questionner l’espace, le temps, les corps, les relations humaines et leur comportement. Ces intentions s’inscrivent par l’écoute des autres et du monde qui l’entoure.
Ses influences sont nombreuses et variées : Pauline Oliveros, Juliette Volcler, Yann Leguay, Jon Haure-Placé, Quentin Aurat, Jérome Joy, Christian Marclay, Caterina Barbieri, Ben Frost, …
Ronan Autard
Ronan Autard (1999) est artiste sonore. Initié à divers instruments et au chant choral (Opéra d’Avignon), il explore aussi la peinture et la sculpture avant d’intégrer les Beaux-Arts. Son travail se concentre sur la captation sonore et l’exploration de la spatialité du son, remettant en question les conventions musicales. En collaboration avec d’autres artistes, il participe à des sessions d’improvisation mettant en avant la singularité de chaque musicien, notamment avec Raphaël Lacroze et Pascal Deleuze.
Mark Cunningham, pionnier de la musique punk et no wave US avec le groupe M.A.R.S, revient à Nîmes le 18/11/23 au Carré d’art où il retrouvera ses deux compagnons Pascal Deleuze et Abel Croze pour un nouveau concert de Two headed Drum.
En mars dernier, leur improvisation avait été un moment important de la saison du Spot (Nîmes), et a laissé une trace vibrante chez les amateurs de musiques improvisées et transversales.
Pour cette nouvelle date, le public avisé retrouvera la même configuration à 2 trompettes soutenues par une batterie, et pourra s’attendre à un spectacle de la même intensité, mêlant lyrisme, suavité et engagement !
Elle viendra clôturer une session d’enregistrement au studio noir à Paloma et enregistrée par Radio Rayvox, qui donnera lieu très prochainement à un album produit par Le label Salon de Musique (dir: P.Deleuze).
Infos pratiques :
Two headed drum avec Mark Cunningham (trompette), Abel Croze (batterie), Pascal Deleuze (trompette) A l’invitation du biblioshow organisé par Frederic Espigat, Carré d’art / Grand auditorium (niveau -1) Samedi 18 novembre, 16h Entrée libre
Extrait de la restitution de la performance du poète Guillaume Boppe, du performer sonore Pascal Deleuze et du plasticien Jeremy Damien.
Captation réalisée le 3 octobre 2023, dans l’atelier de Jeremy Damien à Nîmes, en présence du public. + infos
Guillaume Boppe, écriture et lecture Pascal Deleuze, performance sonore Jeremy Damien, création plastique
Réalisation, Nicolas Larouzière
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TENU DE PLONGER (extraits)
Guillaume Boppe
Qu’est-ce qu’une tenue de plongée adéquate,
pour les rochers, les vagues scélérates,
les yeux qui passent, les cartes, les greniers,
pour tous les temps précieux.
Qu’est-ce qu’une tenue de plongée adéquate :
des rochers, des vagues scélérates,
des yeux qui passent, des cartes, des greniers,
pour tous un temps précieux.
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Qu’est-ce que vouloir
quand la mémoire se plie,
comme il y a beaucoup d’ombres
elle ne sait pas où est le miroir.
Pourtant sous le chemin le fleuve
qui sort de son lit, que nul ne voit,
caché par la terre ce qu’il faut partir s’en va,
où il doit exister un phare.
Avant de goûter l’océan,
le fleuve s’allonge sous la lampe.
—
Qu’est-ce que ne rien savoir
devant les rochers
– des milliers sans fin -,
de la baie si calme,
pourtant mangée par les ancêtres
et le poison explosif du présent.
Qu’est-ce que ne rien savoir,
goûter au sommeil qui ne vient pas
parce qu’il est là,
en fait sous les yeux
la lumière n’entre plus.
Des rideaux devant le cri
du calme et de demain,
qui n’arrivera donc
que demain.
—
Qu’est-ce que mes paupières,
se demande cet appartement qui est beaucoup
de meubles et d’espace, nu pourtant,
froid, comme pris dans des glaçons
et en même temps brûlant de poussière.
Le vieux et jeune marchand passe et repasse,
de quel plage tire-t-il
ce qui emplit tout mais est invisible ?
Simplement quand le soir vient
retrouver la bonne chambre,
la bonne parmi toutes les pièces ;
c’est tout ce qu’il demande.
—
Qu’est-ce que regretter,
c’est un autre monde qui n’a jamais eu cours.
A peine née la rougeur dans les veines,
comme gâchée par des gestes oubliés
avant même d’être vécus
mais les voix du sang fuient, elles sont là mais se cachent,
juste on les entrevoit comme des vies antérieures,
pourtant elles sont de ce monde elles ne sont pas loin
de ce monde qui a toujours été autre,
de ce monde qui n’a jamais eu cours.
—
In memoriam Yasujirô Ozu
Qu’est-ce que le monde extérieur,
un rideau devant la voie ferrée,
comme la rue qui monte
se traduit dans le regard.
Sous le pont les insectes
repartent et reviennent sans savoir.
Il faut descendre à la gare,
dans les arbres l’œil s’ouvre,
qui distingue sous la forêt
l’étendue permise seule
à ceux qui s’en vont en voyage.